Après l’interview de Alondra Carillon Vidal, porte-parole du mouvement Coordinadora Feminista 8M au Chili (à retrouver ici), À nous la démocratie ! poursuit sa série d’entretiens avec des membres de la constituante ayant participé à l’élaboration de la nouvelle constitution chilienne proposée au vote le 4 septembre 2023. Voici l’interview de Juan José Martin, militant écologiste.

Le 4 septembre dernier, les Chiliens votaient massivement « Non » au référendum qui leur était proposé, mettant ainsi fin, provisoirement, à l’espoir suscité par ce processus référendaire. Il fait suite au grand mouvement social contre la vie chère de 2019, marqué par de violents affrontements entre manifestant.e.s et force de l’ordre lors de manifestation qui ont paralysé le pays. Le précédent Président chilien, Sebastián Piñera, un conservateur, avait dû céder et accepter d’organiser une convention citoyenne constitutionnelle, l’une des revendications des manifestant.e.s qui voulaient ainsi en finir avec l’héritage de la dictature militaire sous Pinochet. Des élections ont alors lieu pour faire élire 155 représentant.e.s dans tout le pays. La plupart des élu.e.s étaient des citoyen.ne.s engagé.e.s à l’extérieur des partis, la droite conservatrice étant elle laminée et quasiment exclue de l’assemblée.

Après une année de travail et de polémiques en tout genre, cette convention citoyenne a présenté son nouveau projet de Constitution aux Chiliens. Dans les 378 articles du texte, la Nature et l’environnement occupent une place fondamentale, une grande avancée dans un pays où la protection de l’environnent passe bien après les contingences économiques. Dans ce pays d’Amérique latine où les inégalités sont les plus importantes du continent, la justice sociale et la reconnaissance des peuples autochtones étaient très présentes également. C’est d’ailleurs surtout la question des « indigènes » chiliens qui va diviser l’opinion et faire basculer le vote vers le « Non » (Rechazo).

Présent.e.s au Chili pendant la campagne référendaire, Fanny Bénard, maire-adjointe du 18e arrondissement de Paris, élue À nous la démocratie ! et Benjamin Mathieu, journaliste et membre du mouvement, ont rencontré de très nombreux acteurs et actrices, partisan.e.s du « Oui » (Apruebo) et du « Non », afin de mieux analyser ce passionnant moment démocratique.

Voici la retranscription de leur rencontre avec Juan José Martin, militant écologiste très engagée en faveur du « Oui », rencontré le lendemain du vote à Santiago, le 5 septembre 2023.

Benjamin Mathieu : Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Juan José Martin, j’ai vingt-six ans et je me consacre au combat contre la crise climatique et écologique. J’étudie l’ingénierie et cela fait plusieurs années que je suis investi dans la société civile organisée environnementale travaillant autant au niveau national qu’international en matière de crise climatique et écologique.

Aujourd’hui, c’est le lendemain du vote, comment vous sentez-vous ? Est-ce que vous conservez en vous encore un peu d’espoir ?

Plus que la tristesse, je ressens une escroquerie au lendemain du référendum. Ou bien peut-être un sentiment de frustration puisque j’étais convaincu que le travail réalisé au cours du processus constituant était solide. Je suis frustré du fait que les personnes ne puissent percevoir la positivité de ce travail. Toutefois, il ne me semble pas qu’il y ait un secteur qui sorte perdant de ce référendum mais plutôt qu’un secteur a connu la défaite face à un adversaire qui a toujours plus de force et qui s’en est servi pour l’emporter.

Que comptez-vous faire dans les jours et semaines qui viennent. Votre Président, Gabriel Boric a dès les résultats du vote annoncé qu’il allait lancé un nouveau processus constituant, est-ce de la poudre aux yeux pour vous ?

Le résultat du « référendum d’entrée » était catégorique sur deux points : le Chili doit se doter d’une nouvelle Constitution et celle-ci ne doit pas être écrite par le Congrès[1]. Par conséquent, bien que la proposition de Constitution qu’a écrite cette convention ait été rejetée, la meilleure des choses serait de recommencer ce même processus. C’est dommage puisque cette Constitution avait été rédigée par une convention très vertueuse, elle contenait des choses qui ne seront probablement pas dans la prochaine. Par exemple, elle comptait une forte proportion de constituants indépendants alors que cette fois les partis risquent de reprendre le contrôle du processus.

La parité hommes/femmes va sûrement se maintenir mais les peuples natifs seront moins présents et c’est quelque chose de négatif.  Le Congrès ne va pas permettre à beaucoup d’expériences de ce genre de se reproduire et j’ai la sensation que les partis sont déjà en train d’essayer de reprendre le contrôle, mais nous verrons.

De mon côté, je continuerai mes actions écologiste afin d’essayer de lutter contre la crise écologique et climatique mais je n’ai aucun intérêt à poursuivre une carrière politique, cela ne m’intéresse pas. Pourtant, le rejet de la proposition de Constitution m’inquiète parce qu’elle était profondément écologique. Une nouvelle Constitution n’ira peut-être pas aussi loin sur le sujet. C’est ce qui m’attriste personnellement mais je ne me vois absolument pas épouser une carrière politique. Je n’ai jamais aimé la politique parce que je crois que la majorité des personnes qui entrent en politique la voit comme une fin en soi alors que la politique doit être un moyen.

Fanny Bénard : Tu es activiste du climat, donc très engagé, dans un pays très libéral qui ne respecte pas vraiment l’environnement. Tu dis que tu n’as pas envie de faire de politique, parce qu’elle a fait déjà beaucoup de mal selon toi. Mais ne serait-ce pas le moment justement de s’engager politiquement par faire changer les choses de l’intérieur ?

Je suis arrivé à la convention parce que c’était un moyen, parce que je souhaitais réussir quelque chose, alors que faire carrière et vivre de la politique ne m’intéresse pas. De plus, j’ai participé à la convention parce que c’est un espace politique qui a beaucoup d’influence et peut permettre d’atteindre d’importants changements. Nous avons essayé de faire au mieux et j’ai l’impression que nous sommes sortis de ce processus avec une Constitution solidement écologique mais le peuple l’a rejeté et il faut désormais que d’autres personnes formulent une proposition qu’il approuve.

Personnellement, je ne suis pas disposé à repasser par là parce que c’était un processus horrible pour nous d’un point de vue humain. D’autres écologistes peuvent essayer de s’y impliquer et nous les aideront s’ils nous le demandent mais il existe d’autres espaces dans lesquels il est possible d’apporter sa pierre à l’édifice. La société civile et les agences de coopération sont par exemple des espaces qui me plaisent beaucoup. J’ai déjà travaillé avec les Nations Unies sur plusieurs projets et je suis convaincu que c’est un espace à partir du quel il est possible de faire quelque chose parce que finalement le monde est bien plus large que le seul Chili. Donc si mon pays n’est pas préparé pour ces enjeux, espérons que d’autres pays le sont.

BM : Si vous dites que le nouveau processus a déjà été récupéré par les partis politiques. Gardez-vous tout de même espoir que que votre pays s’invente un futur vers plus de justice sociale et démocratie ?

La Constitution actuelle est tellement mauvaise, tant d’un point de vue social qu’environnemental, que c’est pratiquement impossible que ce processus électoral ne débouche pas sur quelque chose de mieux. Le problème est plutôt ce qui aurait pu être : la Constitution rejetée hier était immensément plus avancée en matières sociale et écologique. La prochaine convention présentera une nouvelle Constitution qui présentera également des avancées sociales et environnementales, mais je ne pense pas qu’elle soit à la hauteur de celle que nous avions rédigée.

Finalement, je pense que c’est un problème de fond et même si de nombreuses personnes n’apprécient pas ce constat, les problèmes sociaux ont toujours été une part importante de l’Histoire. Pourtant, la crise climatique et écologique marque un avant et un après, c’est un problème que nous n’avons jamais eu à affronter jusque-là. Soit nous trouvons une solution, soit la vie telle que la connaissons disparaîtra dans un chaos brutal. Le plus urgent dans ce processus constitutionnel était donc l’aspect écologique. Mais ce processus restait essentiellement motivé par le thème social puisqu’il est mené par des êtres humains et que ces mêmes êtres humains continuent de croire qu’ils sont plus importants que le reste.

Cependant, cette Constitution pouvait ouvrir un processus constitutionnel écologique pour un pays très peu écologique au niveau constitutionnel. Le défi du nouveau processus sera donc de garantir des avancées proportionnelles à ce dont nous avons besoin pour écarter cette menace sans précédent et je doute qu’il y parvienne. Le tournant écologique qu’a marqué cette convention s’est précisément manifestée parce qu’on a ouvert la porte aux indépendants. Maintenant, cette porte va brutalement se refermer et quelles que soient les préoccupations écologiques des personnes qui suivront, elles seront plus superficielles.

Si l’on prend le temps de regarder ce que nous avons écrit, pratiquement aucune des choses ayant fait polémique une fois la convention terminée ne provenait du travail que nous avons réalisé en matière d’écologie. Les avancées environnementales n’ont pratiquement généré aucune controverse au sein de la population, elles ont même été accueillies très positivement. Les controverses avaient étaient davantage en lien avec des aspects plus sociaux : sur la pluri-nationalité, sur les sujets de logement ou de pensions, des controverses qui reposaient d’ailleurs sur des mensonges.

On pourrait naturellement penser que si la majorité des aspects écologiques n’a pas généré autant de critiques, il serait bon de les réinclure mais je ne pense pas que cela se produise. Des points sur lesquels nous avions réussi à avancer considérablement sans provoquer de réponse négative vont donc être perdus.

BM : Est-ce que ce n’est pas la brutalité de cette Constitution dont vous parlez qui n’a pas fait peur aux Chiliens ? Le changement de modèle proposé n’était-il pas trop brusque par rapport à ce que la population pouvait accepter ?

C’est difficile à dire mais il me semble que la proposition était différente sur plusieurs aspects et on pourrait même dire qu’il n’y avait pas de différence immense au niveau structurel. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que par exemple le Sénat aurait disparu pour être toutefois remplacé par une chambre similaire. De même, les nouveaux systèmes d’éducation et de santé auraient unifié les établissements mais n’auraient fait qu’intégrer la distinction entre le public et le privé sans l’éliminer .Les changements étaient nombreux mais je crois qu’il n’y avait pas de changement structurel important à l’échelle du pays. Cependant, je mettrais à part la pluri -nationalité qui aurait effectivement modifié la colonne vertébrale du pays.

Le reste des changements n’étaient pas structurellement différents et cela a davantage été une affaire d’information. Rappelons-nous que le Chili est un pays sans éducation civique, la dictature ayant mis au placard la culture civique. L’ignorance permet à la peur d’entrer et pousse à rejeter ce qu’on ne comprend pas. De nombreuses personnes ont rejeté des choses non pas parce qu’elles ne leur convenaient pas mais parce qu’elles ne les comprenaient pas. Nous avons eu un an pour tenter de faire de l’éducation sur des problèmes qui ont des dizaines d’années.

Finalement, j’ai l’impression que la désinformation a fini par gagner, tout comme  la peur du qui consiste à dire : « je ne comprends pas bien ce qui va se passer donc c’est mieux qu’il ne se passe rien ». Il est également important de comprendre qu’un cinquième de la population était opposé à ce processus à son commencement. Nous n’avions pas écrit un mot de la Constitution que déjà 20%  de la population avait rejeté l’idée d’une nouvelle Constitution lors du référendum de départ, sans savoir ce que donneraient les travaux. C’était évident que ce pourcentage allait augmenter parce qu’on doit aussi ajouter tous les gens qui allaient probablement consulter la proposition de Constitution et se dire qu’elle ne leur plait pas. C’était donc naturel que ce chiffre augmente.

Mais ce chiffre s’est surtout renforcé parce que ce cinquième rassemblait justement les secteurs de la population qui ont le plus d’influence. Et par influence, je n’entends pas nécessairement les personnes les plus connues mais plutôt celles qui ont le plus de pouvoir. Ce sont des données publiques : en regardant les financements des deux campagnes, on constate que la différence est brutale. La concentration des médias et la concentration financière sont évidentes : au début, 97% de l’argent investi dans la campagne alimentait le camp du rejet tandis qu’à la fin, ce chiffre n’était tombé qu’à 85%.

De fait, je me souviendrai toujours du premier jour de la convention, alors que nous étions à la cérémonie de lancement, un hashtag de rejet était en trending topic sur Twitter. C’était le premier jour, autrement dit ce n’était qu’une cérémonie et nous n’avions pas commencé à travailler, à écrire un mot, que le rejet de nos travaux agitait déjà les réseaux sociaux. C’est le moment où a commencé à se construire un mouvement communicationnel fortement financé pour détruire ce processus constitutionnel. Détruire est plus facile que construire.

FB : Je travaille sur les mêmes sujets que vous, l’engagement et l’éducation citoyenne. En tant qu’élue parisienne engagée autant sur les questions de démocratie que d’environnement, je pense qu’on peut multiplier les initiatives de ce genre, mais sans éducation des citoyens, elles ne peuvent malheureusement pas aboutir. Avez-vous encore envie d’y croire, de vous battre et de continuer à former ou transmettre comme vous l’avez fait pendant un an ou de laisser tomber au vu du résultat ?

Ce sont des activités que je mène déjà depuis longtemps. Depuis 2014 et la fondation de Cverde, je me consacre à combattre la crise écologique et climatique. L’éducation est clairement un des piliers de cette lutte puisque l’éducation constitue toujours un pilier important et permanent. Le problème que pose l’éducation le temps que cela prend. Eduquer demande beaucoup de temps alors que la crise est trop urgente.

Dans le fond c’est une sorte de progression parallèle : pouvoir former et éduquer les personnes va toujours être positif à n’importe quel niveau, y compris constitutionnel. Bien que notre proposition de Constitution n’ait pas été approuvée, je vais ajouter à mon répertoire les apprentissages en droit constitutionnel et en droit comparé que j’ai acquis durant le processus. C’est quelque chose qui continue de servir aux personnes et qui, espérons-le, permettra peut-être de voir advenir un meilleur processus constitutionnel. Participer à un processus si particulier va t’enseigner des choses que tu transmettras pour toujours.

Cela m’arrive souvent de penser au fait que l’éducation est un processus infini. Beaucoup d’autres problèmes sociaux comme la paix, la lutte contre la faim ou la violence sont également des processus infinis. Et ce sont des causes auxquelles il faut aussi se consacrer aussi mais je suis convaincu que nous assistons aujourd’hui à un processus qui est fini, qui est beaucoup plus urgent et duquel dépend toutes les autres choses. Nous pouvons faire avancer la cause féministe, la lutte contre le fascisme, le néofascisme, contre la violence ou contre le racisme, nous pouvons remporter tous ces combats mais si la crise écologique et climatique n’est pas réglée, tout sera à recommencer. Il est contre-productif de mettre de côté la lutte contre la crise écologique et climatique et je pense que cette lutte ne se résoudra pas avec l’éducation. L’éducation est nécessaire mais prend trop de temps, elle ne peut donc pas être la solution.

FB : Je crois que nous échouons parce ce que nous présentons au monde comme solution est triste, que ce qui arrive est terrible, que leur monde est perdu. Et nous ne réussissons pas à présenter par les livres, les films, la musique,… un monde soutenable dans lequel nous voulons vivre. C’est là où l’éducation a un grand rôle à jouer.

Je comprends à quoi vous faites référence : au fait de créer une narration positive pour créer de nouvelles possibilités. J’étais plutôt d’accord avec cette idée jusqu’à ce processus. Durant ce processus, nous nous nous sommes consacrés à transmettre un message vertueux mais la peur et le fatalisme ont gagné. Visualiser des futurs positifs reste un défi permanent mais cela n’est pas suffisant. Au cours de ce processus constitutionnel, plus des deux tiers des constituants ont passé leur temps à expliquer le texte au pays, nous l’avons présenté à des milliers de personnes, sachant que chacun disposait d’un certain capital politique qui lui avait permis d’être élu. Et malgré tout cela, c’est la télévision qui a gagné.

Lorsque j’étais candidat constituant, nous étions en pleine pandémie et les vaccins n’étaient pas encore disponibles. Nous nous sommes beaucoup concentrés sur les réseaux sociaux puisque nous tout le monde a l’impression que les réseaux sociaux sont gigantesques mais les réseaux sociaux sont tout petits, ils atteignent très peu de gens. Bien qu’ils soient très présents, ils ne touchent qu’une infime partie de l’ensemble de la société. Je partageais cette idée mais ce processus nous a montré que c’est la télévision qui finit par l’emporter. Nous avons pourtant tout donné : nous avons beaucoup écrit et tous les jours, nous avons participé à des activités afin d’expliquer à de nombreuses personnes le contenu du texte. Pourtant, nous n’avons pas réussi à détourner cette quantité de gens et, malgré toutes les qualités politiques que nous pouvions compter, des mensonges et des messages alarmistes ou fatalistes diffusés par la télévision ou les médias traditionnels l’ont emporté.

Finalement, tout ce qui à avoir avec l’éducation et la création d’imaginaires positifs reste une niche étroite à destination des personnes qui veulent des choses positives. Je pense aux constituants, à leur capital politique et à toutes les organisations qui ont participé à ce processus : c’est le processus avec la plus grande participation dans l’histoire de notre pays. Et malgré tout, il y avait une tendance Twitter qui disait qu’il n’y avait pas de participation dans ce processus, que nous n’écoutions pas les citoyennes et citoyens, alors que ce processus a comporté des initiatives populaires de lois, des initiatives indigènes de lois et que les constituants ont créé la loi avec les organisations, les institutions et les experts. Il finit par apparaître une sorte de dissociation dans laquelle continue de gagner la télévision, qu’on appelle même le « 4ème pouvoir ». C’est un défi immense et je ne sais pas ce qu’on peut faire face à cela.

Je ne souhaite pas transmettre du désespoir mais il manque beaucoup plus au monde que ce que nous croyons qu’il lui manque. Nous ne sommes pas aussi avancés que nous le pensons et je crois que c’est finalement, parmi les constituants, un de nos constats les plus importants. Nous avions plus de foi en le Chili que nous aurions dû en avoir. Cela ne veut pas dire que nous ne réussirons pas mais plutôt que cela prendra beaucoup plus de temps que prévu. Or, le défi climatique doit être relevé en toute urgence.

BM : Merci à vous pour cette conversation. Vous étiez notre derniers intervenants rencontrés ici avant de repartir après trois semaines. C’était un voyage absolument passionnant.

J’espère que ça vous servira et merci d’avoir visité notre pays. D’autres chemins s’ouvriront dans d’autres endroits.


[1] Parlement (chambres basse et haute)

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