La démocratie directe ne s’improvise pas, une multitude d’outils existent pour la construire et la faire vivre. Ils permettent à toutes et tous de tirer profit de l’intelligence collective afin de faire émerger une prise de décision démocratique.

Vous trouverez sur cette page des outils à la libre disposition de tou.te.s nos sympathisant.e.s : programmes, méthodes, matériel de communication et de campagne. La liste ci-dessous n’est pas figée et est vouée à s’allonger au gré des découvertes, n’hésitez pas à nous écrire (anouslademocratie@gmail.com) s’il vous semble que des outils que vous connaissez mériteraient d’y figurer.


Je veux me rendre directement à :

Histoire et théorie de la démocratie

La démocratie, quèsako ?


Co-construction de la décision

Ateliers participatifs : boule de neige méta-plan,

Forum ouvert Jury Citoyen / Convention citoyenne


Remonter la parole citoyenne

Porteurs de parole Cahier de doléances Plateformes démocratie 2.0


Campagnes électorales

Porte-à-porte

•••


Histoire et théorie de la démocratie :

• La démocratie, quèsako ? •

Le 20 novembre 2020, nous organisions un café-débat (que vous pouvez voir en replay ici) pour essayer de déconstruire les mythes que charrie le mot « démocratie » et échanger autour de son histoire.

L’un de nos membres a synthétisé ces échanges fondamentaux autour de la démocratie, lisez son résumé pour ouvrir votre appétit de connaissances !


Co-construire la décision :

Une fois le thème bien défini et les personnes convoquées, le temps de la délibération s’ouvre. Celui-ci permet d’entrer plus profondément dans le détail d’un sujet donné, il doit donc efficacement mobiliser l’intelligence collective afin de déterminer, en groupe, des solutions aux problèmes identifiés. Divers outils aident à co-construire la décision :


• Ateliers participatifs •

Après avoir réuni les personnes concernées, les ateliers participatifs donnent la possibilité de faire émerger des solutions collectives co-construites. Si l’atelier est le contenant, le contenu se développe autour de l’utilisation d’outils d’animation :


La boule de neige qui permet d’établir un diagnostic, une stratégie ou des orientations thématiques à plusieurs afin d’organiser les idées émanant du collectif.

Temps estimé : 1h20 Nombre conseillé : maximum 16 (les instructions ci-dessous sont basées sur ce nombre).

Après avoir nommé un.e facilitateur.rice, le groupe entame le processus suivant :

1) Pendant 10 minutes, chaque participant.e identifie, seul.e, trois propositions d’actions à mettre en place en rapport avec le sujet de l’atelier. Les propositions doivent être accompagnées de justifications.

2) Les participant.e.s se mettent par 2 pour échanger sur leurs choix respectifs et disposent de 15 minutes pour ne retenir que 3 propositions sur les 6 ainsi rassemblées.

3) Toutes les paires en rejoignent une autre et les nouveaux groupes de 4 ont de nouveau 15 minutes pour échanger sur leurs choix respectifs et se mettre d’accord sur 3 propositions (sur 6) à conserver.

4) Tous les groupes s’associent à un autre groupe pour former des groupes de 8, ils disposent cette fois de 20 minutes pour répéter le même schéma et conserver 3 propositions.

5) Les deux grands groupes se réunissent et le groupe au complet peut, durant 20 minutes, déterminer les 3 actions qu’il souhaite définitivement retenir. Celles-ci sont consignées par écrit ou informatique par le.a facilitateur.rice.


Le méta-plan vise les mêmes objectifs que la boule de neige mais peut inclure un nombre plus large de participant.e.s.

Temps estimé : 30 min Nombre conseillé : 10 à 40 personnes

La méthode est relativement simple, elle demande principalement des post-it et la désignation d’un.e facilitateur.rice qui coordonnera l’atelier en suivant plusieurs étapes :

1) Les participant.e.s ont entre 5 et 10 minutes pour écrire des propositions sur un sujet donné. Le nombre de proposition est relatif à la taille du groupe (3, 5 ou 10 : plus le groupe est grand plus le nombre de propositions sera restreint).

2) Le facilitateur récole un premier post-it, le colle au mur et demande si d’autres personnes ont écrit des propositions s’approchant de cette première idée. Si oui, il les colle à côté du premier post-it. On répète l’étape jusqu’à l’épuisement des post-it.

3) Des groupes cohérents sont ainsi formés et permettent d’avoir une vision partagée sur le sujet initialement établi. Des discussions peuvent ainsi avoir lieu autour de ces groupes d’idées.

4) Le facilitateur donne à chaque les participant.e 3 votes à distribuer sur les différents groupes pour signifier l’idée qu’il/elle perçoit comme prioritaire. 2 ou 3 votes peuvent êtes concentrés sur un même groupe si le.a participant.e le juge très prioritaire. À l’issue de ce vote, le facilitateur recense les votes et dégage les 5 groupes qui en totalisent le plus. Il fait valider ce choix par le groupe avant de les reporter sur une fiche de restitution (papier ou informatique).

Le méta-plan peut également se placer dans la continuité d’une séance animée par le principe de la boule de neige précédemment évoqué. Dans ce cas, les résultats de plusieurs groupes ayant déjà constitué une liste d’idées sont mis en commun sans passer par les étapes 1&2.

En savoir plus sur le méta-plan.


Photo de Hanson Lu sur Unsplash
Forum ouvert

Lorsque la taille d’un groupe excède 40 personnes, les outils ci-dessus ne sont plus les mieux adaptés. En revanche, le principe du forum ouvert s’accommode très bien d’une grande participation.

Temps estimé : une journée (reproductible si besoin) Nombre conseillé : plusieurs dizaines voire centaines.

Avant toute chose, l’espace à disposition – qui se doit d’être grand – est divisé en diverses zones qui accueilleront chacune un sous-groupe. La journée doit également être organisée selon le nombre de thèmes que l’on souhaite traiter (1 le matin, 2 l’après-midi par exemple). La journée se déroule de la façon suivante :

1) L’ensemble du groupe se rassemble en début de journée au sein d’une grande assemblée. Les thèmes de réflexion de la journée sont déterminés. Si certains thèmes ont été prédéfinis en amont de la journée alors l’assemblée doit être consultée pour savoir si le public désire en établir d’autres.

2) Une fois les thèmes entérinés, la grande assemblée se subdivise en groupes de 10 à 20 personnes qui rejoignent chacun un espace différent. Elles disposent d’un certain temps (1h30 à 2h par exemple) pour discuter d’un thème et faire une restitution écrite des échanges et actions préconisés.

3) On reproduit la seconde étape autant de fois nécessaires pour traiter tous les thèmes tout en observant des temps de pause. Les temps de pause peuvent aussi être l’occasion d’organiser des conférences avec des intervenants adaptés aux thèmes s’ils ont été prédéfinis.

4) En fin de journée ou des différentes journées, l’assemblée se retrouve et les restitutions écrites de chaque groupe sur chaque thème sont mises en commun. Il est important d’en effectuer une synthèse.

En savoir plus sur le forum ouvert (page 28 du guide d’outil proposé par la Fondation Nicolas Hulot).


Jury citoyen / Convention citoyenne et assemblée citoyenne •

Outils délibératifs le jury citoyen, ou convention citoyenne, sont des dispositifs relativement lourds reposant sur une méthodologie complexe. Bien mené, il offre cependant de solides garanties démocratiques en termes de co-construction de la décision.

Temps estimé : Variable Nombre de participants : de 15 à 150

Tiré.e.s au sort, des citoyen.ne.s (des élu.e.s peuvent être aussi inclu.e.s) sont réuni.e.s dans le but de délibérer sur des sujets plus ou moins complexes. Le tirage au sort permet de convoquer un panel réellement représentatif qui inclue notamment des personnes habituellement déconnectées du vote ou des élections.

Les citoyen.ne.s tiré.e.s au sort sont accompagné.e.s par des experts du ou des sujets traités dans leur processus délibératif afin de comprendre les enjeux posés et de s’équiper intellectuellement pour y répondre. C’est pour cette raison que la rigueur méthodologique doit être totale, des biais communs pouvant orienter les décisions dans un sens ou dans l’autre.

Comprendre le jury citoyen.

En savoir plus sur les assemblées tirées au sort.


Remonter la parole citoyenne :

Afin d’inclure les citoyen.ne.s dans le processus décisionnel, il est important de prendre conscience des sujets qui les préoccupent. Ainsi, pour ne pas imposer les thèmes de la discussion de manière déconnectée, faire remonter la parole citoyenne est essentiel. Plusieurs outils facilitent cette remontée :


Porteur de paroles

Cet outil d’animation de rue permet de saisir des avis variés sur un problème posé. À partir d’une question rendue publique par son affichage sur un panneau, les porteurs de parole peuvent interroger les passants interpellés par le dispositif, débattre avec eux et afficher leur avis sur des panneaux adjacents au premier présenté. L’intérêt est de faire prendre conscience de l’intérêt public de l’opinion des citoyen.ne.s et plus généralement de prendre note de sujets qu’il serait bon d’approfondir collectivement.

Plusieurs conditions : le lieu doit être un lieu de passage d’une importance relative au territoire (rural ou urbain) ; la question doit être volontairement simple pour susciter des réponses polémiques ; les porteurs de parole peuvent être mobiles.

Le site de Parole Partagées propose une méthode détaillée.


Photo de Jan Kahánek sur Unsplash
Cahier de doléances

Issu de l’Ancien Régime et rendu célèbre par son usage en vue de préparer les États généraux de 1789, le cahier de doléance permet de récolter la parole citoyenne. Disponible à un endroit fixe, celui-ci permet à chacun.e d’inscrire des vœux précis qui seront pris en compte lors d’une restitution ultérieure. L’intérêt réside notamment dans la temporalité – il est possible de donner son avis durant une période étalée dans le temps – et les différentes échelles mobilisables (des cahiers peuvent par exemple être disposés dans plusieurs quartiers d’une commune avant d’être mis en commun pour prendre des décisions à l’échelle de la municipalité).


Photo de Leon Seibert sur Unsplash
Plateformes démocratie 2.0

Depuis plusieurs années, l’essor des outils numériques a permis à des sortes de cahiers de doléances en ligne d’émerger afin de permettre à tou.te.s de participer de manière dématérialisée, au moins dans un premier temps. Certains barrières à la participation comme le transport ou le temps peuvent ainsi sauter. De telles plateformes sont utilisées de diverses manières : remontée de propositions, budget participatif, enquêtes etc. Ce sont donc des outils qui se mettent au service d’une démarche déterminée au préalable et les collectifs les utilisant doivent avoir conscience des efforts liés au fonctionnement de la plateforme (création et gestion des espaces de consultations).

Si certaines entreprises proposent des prestations en lien avec la démocratie 2.0 (Cap Collectif, Open Source Politics, Fluicity…), nous ne listons ici que les plateformes Open Source que tout.e citoyen.ne peut s’approprier librement et gratuitement :

• Democracy OS est un logiciel ouvert créé par Pia Mancini via le parti politique argentin Partido de la Red.

Decidim est une plateforme créée par les développeurs du parti politique espagnol Podemos grâce à la un investissement public initial de la mairie de Barcelone qui l’utilise intensivement depuis.



Campagnes électorales :

Photo de Evelyn Paris sur Unsplash
Formation au porte-à-porte en période d’élections

Afin de préparer au mieux les élections municipales de mars 2020, À nous la démocratie a édicté un guide simple d’accès pour permettre de comprendre le principe de porte-à-porte, son utilité et son utilisation. Par temps d’élections, le porte-à-porte permet notamment de toucher des populations habituellement à l’écart du processus électoral pour leur présenter des candidats ou des listes candidates.




Un grand merci à Antoine Guignier pour son aide précieuse.

Photo de Fleur sur Unsplash

Licence libre, Creative Commons (CC BY-SA 4.0)